Help, I'm alive, my heart keeps beating like a hammer

Cela devait arriver. Comme cela arrivait toujours. Ou du moins, trop régulièrement, ces temps-ci, n'est-ce pas ? De vie à trépas, et inversement, il ne savait plus où était la frontière. Son souffle le quittait, puis revenait. C'était ainsi. Les dieux étaient probablement plus moqueurs, plus mesquins encore qu'il ne l'aurait imaginé. Ou bien était-ce lui, et seulement lui, qui se jouait bien trop de la mort ? C'est ce que sa dernière existence l'avait amené à croire. A présent, il n'en était plus si sûr. Plus encore, cela lui semblait égal. Une malédiction, ou une opportunité, qu'importe, c'était à lui de le décider. C'était ce qu'il avait pensé, quelques mois plus tôt, lorsque ses pieds ont foulé cette terre. Il ne s'en étonnait plus.

Si la malice l'avait mené jusque là, alors il ne tenait qu'à lui de ne pas se laisser disparaître. Que pouvait-il devenir d'autre ? Un conte ? Un souvenir ? Certainement pas. Il avait échoué. Par deux fois. Il était mort. Par deux fois. Mais il n'avait pas plié. Son destin ne serait pas une boucle d'échecs. Il lui faudra être plus sage, peut-être. Plus vigilant, sûrement. Plus vicieux, plus habile, plus hargneux, certainement. Et c'était pour cela, qu'à présent, ses doigts caressaient l'écorce rugueuse d'un tronc humide. Ses doigts ne se lassaient pas de ces sensations qui lui prouvaient que son esprit n'était pas mort. Ses yeux se plissaient pour percevoir les formes, au-delà des rayons du soleil qui perçaient la pénombre des branches en dilatant ses pupilles avides.

C'était cela. Son commencement. Le réel début de sa nouvelle existence. La créature qui se cachait là allait lui prouver qu'il n'était pas revenu en vain. Que cette vie là ne serait pas une nouvelle tentative incertaine. Il en était convaincu. Petit être naïf. Chasseur avide. Ironie perplexe. Un sourire solitaire, vestige de ses souvenirs encore saufs. Il avança vers la petite cabane, probablement aussi modeste et innocente que son propriétaire, tel qu'il en avait entendu parler.

Et avec douceur et assurance, ses doigts heurtèrent le bois de la porte, frappant trois coups, avec l'irrégularité du doute et de l'inquiétude qui retentissaient dans sa voix.

« S'il vous plaît ! Est-ce qu'il y a quelqu'un ? Je suis perdu, et… Je ne sais pas où je suis, j'aurais besoin d'aide. »